Kouly Sow est un jeune Malien qui vit et travaille depuis plusieurs années en France. Il fait partie des 6000 travailleurs sans-papiers qui sont en grève depuis le 12 octobre 2009 pour obtenir un titre de séjour . Il est fiancé avec Mariam, une jeune française, et il habite à Villepinte, dans la banlieue nord de Paris.
Depuis le 21 avril Kouly Sow était enfermé au centre de rétention de Bobigny. Depuis qu’il est en rétention, divers appels pour demander sa libération en inondant la préfecture et le ministère de faxs et de mails circulent sur des listes internets, et notamment celles du resf (réseau éducation sans frontières) et des « amoureux du banc public » (un groupe qui s’occupe des couples qui risquent d’être séparés à cause d’une expulsion).
Alors que sa 1ère période de rétention devait se terminer hier et qu’il devait repasser devant un juge pour une éventuelle prolongation, la préfecture du 93 a décidé de l’expulser via le vol Paris-Bamako de 16h.
Dès le vendredi soir un sms commence à circuler sur les téléphones portables de la liste anti-rafle mais aussi via internet, appellant à se rendre devant le centre de rétention de Bobigny dès 10h30 le lendemain matin.
Plusieurs personnes répondent à l’appel, parmi elles pas mal d’amis de Kouly et de sa copine Mariam, quelques personnes de resf et des amoureux du banc public et des individus.
Au bout d’un moment, voyant que Kouly ne sera pas libéré, les gens discutent et décident de bloquer les sorties du centre de rétention. Ils choisissent de se coucher par terre devant toutes les portes d’accès du centre. Des gens restent debout, criant des slogans et chantant. A l’intérieur les retenus les entendent et crient aussi.
Kouly est quand même extrait du centre par un passage souterrain (ça on le saura plus tard qaund il le racontera). Alertés qu’il a été sorti du centre de rétention, les personnes solidaires à l’extérieur se rendent immédiatement à l’aéroport pour discuter avec les passagers et leur demander de s’opposer à l’expulsion de Kouly. Les passagers sont très réceptifs et prêts à se mobiliser. Kouly attend en bas de l’avion dans une voiture de police. Finalement les policiers décident de ne pas le monter dans l’avion et l’information qu’il va être placé en garde à vue pour refus d’embarquement circule.
Finalement au bout de quelques heures Kouly sera libéré sans poursuite et il pourra retrouver tous ses amis.
Source: Sans papiers ni frontières, http://cettesemaine.free.fr/spip/IMG/pdf/journal_mural_fin.pdf